Nous n’avons pas seulement à puiser en nous : il faut que l’eau scintille dans le puits — car elle y tombe en pluie autant qu’elle sourd de ses profondeurs. Cette eau parfaitement limpide et saisissante, par la magie des mains en coupe, ce sont les mots.
Les mots, bien sûr : des fleurs tombées, des météores, une bouche de volcan pour les articuler et, de l’autre coté, transluminescence, multiplicité, des visages penchés.
J’ai toujours vu la vie comme un chemin entre naissance et mort — (...)
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Âme
Articles
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Les cerises des mots
15 mai, par Jean-Christophe Sekinger -
Comme une voile blanche
5 novembre, par Jean-Christophe SekingerLe corps est l’exact écho de l’âme, une onde circulaire dans l’argile du monde.
La parole monte et descend entre le corps et l’âme, comme les anges sur l’échelle dans le songe de Jacob.
Que le corps désobéisse à ses propres règles pour suivre celles que notre folie lui impose et il se perd, se dérègle, s’épaissit, s’opacifie, se pétrifie : « […] une marionnette cassée dont les yeux seraient tombés à l’intérieur » écrivit Emil Cioran — mais des yeux tournés vers le bas, salis, (...) -
Aux limites du temps
30 juin 2022, par Jean-Christophe SekingerOn perd d’abord notre enfance puis, les années passant, on perd son temps, on perd nos illusions, on perd notre acuité, on perd la mémoire, on perd la souplesse, on perd ses dents, on perd ses cheveux, on perd son autonomie, on perd ses forces et, un jour, immanquablement, on perd la vie.
On y gagne de voir de plus haut (où il fait nuit et jour à la fois), on y gagne en patience de chercher ses mots ou de garder le silence, on y gagne aux couleurs des saisons, on y gagne de boire (...) -
« J’habite dans le sourire »
14 juillet, par Jean-Christophe SekingerExtrait des « Dialogues avec l’ange »
J’HABITE DANS LE SOURIRE ET JE SUIS TA MESURE.
Le sourire est symbole : Maîtrise sur la matière.
Si tu lis un livre, tu l’approches de toi
pour bien voir.
Si tu veux me lire, il faut que tu t’approches.
J’HABITE DANS LE SOURIRE.
E35G–212 -
L’Âme est semblable au ciel
8 août, par Jean-Christophe SekingerL’Âme est semblable au ciel : ils sont illimités, et n’ont d’autres couleurs qu’Étendue (dioptriques) et Nuées (catoptriques).
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« Comme les nuages »
4 octobre, par Jean-Christophe SekingerComme les nuages qui semblent se former à partir de rien, le jardin du monde se déploie à partir du portail.
Musiques à l’orée du silence.
Où le ciel était bleu, apparaît une volute minuscule et mouvante. Elle grandit et ouvre sa corolle de glace, semble un visage pour un instant.
Le portail est ouvert et apparaît le monde sous mes pas, verger vivant, abeilles, chemins de terre, coulées de boue, ombres bleues, tourbillons, enfants et tous aïeux d’antan.
L’esprit souffle dans le (...) -
« La fiole de rosée »
5 octobre, par Jean-Christophe SekingerL’esprit souffle dans l’âme, qui souffle dans le corps, qui souffle alors sur l’encre qui dessine un arbre.
Le verre est une lave, il est incandescent. L’esprit souffle sa vie dans le verre du corps. Ce qu’il y a d’esprit dans le vaisseau de verre, nous l’appellerons âme.
« La fiole de rosée » qui s’élève au Soleil, redevient transparente, les gestes se font lents et quand le verre se brise, nous disons : c’est la mort. L’âme a rejoint l’esprit — et l’air a rejoint l’air. -
La parole donnée
8 octobre, par Jean-Christophe SekingerL’esprit qui se condense est l’âme. L’âme qui se resserre est le corps. (l’âme est une buée sur la vitre du corps). Dans le ciel de l’esprit, un nuage de l’âme, Le corps est une pluie plus ou moins forte ou fine (averse ou bruine). L’esprit est la source l’âme est une rivière le corps, un lit de pierres (et les pierres somnolent). Le plus léger de l’âme a une forme d’ange, le plus lourd est le corps (et il grandit encore). Le plus léger du corps est la parole donnée (silencieusement).
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De grandes ailes
3 novembre, par Jean-Christophe SekingerÊtre réveillé au milieu de chaque nuit ne me dérange plus. Il y a peu de temps encore, j’en étais tourmenté et je soupirais de ne pas me rendormir — or ces réveils ne sont pas sortir du sommeil par où nous y sommes entrés mais des occasions de vivre l’étendue de la lumière et la façon qu’elle a d’être invisible si elle ne touche rien…
« La lumière ne se montre pas lorsqu’elle voyage, elle voyage dans le noir, et le ciel reste froid, mais qu’elle touche une lune : elle s’étale au grand (...) -
Mon tout est un jardin
17 juin 2022, par Jean-Christophe SekingerCombien d’entre nous ont encore une âme en vie — au sens d’« irrigation du corps par l’esprit » ? Qui, parmi nous, prend soin de cette terre, depuis l’enfance, en parcourt les chemins en ramasse les fruits et en offre les fleurs ?
Ma grand-mère, à qui je faisais remarquer un soir que les rosiers manquaient peut-être d’eau (les rosiers dans la lumière dorée contre le mur de la maison) : « Ceux-là, c’est le Bon Dieu qui les arrose ».
Mon premier est un corps. Mon deuxième est une âme. (...)