Petit jour où semer, dans une jardinière, les petits pois entortillés dans leur racine blanche. Petit jour où s’abriter de la pluie froide. N’avancer plus qu’à petits pas. (finalement, il fait Soleil, je ne le pensais pas.)
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« Ce que songe le peintre »
- Aléa et illustré est une anagramme de ailleurs la tête
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Petit jour
23 avril, par Jean-Christophe Sekinger -
Raconter
16 avril, par Jean-Christophe SekingerJ’aime raconter des histoires.
Quand mes enfants étaient petits, avant qu’ils ne s’endorment, je ne leur lisais pas d’histoire : je les inventais.
Enfant moi-même, pour me tenir à l’écart de la mienne, déjà trop compliquée et douloureuse, abracadabrante de violence sourde et de Soleil brûlant, j’inventais ma vie.
Raconter sa vie c’est la réécrire, qu’on le veuille ou non : rien qu’en cherchant ses mots.
Il y a plusieurs histoires d’une seule vie : amoureuse, professionnelle, (...) -
Dans un livre aux pages jaunies
15 avril, par Jean-Christophe SekingerDans un petit livre aux pages déjà jaunies [1] (elles étaient blanches quand je l’ai acheté — que le temps passe vite), j’ai lu une phrase du Livre de Tobie [2], court extrait d’un plus grand Livre qui en contient lui-même de nombreux autres.
Un enfant, parti avec un ange et un chien qui marche derrière.
Je les ai vus.
Un peu plus tard, dans une rue ensoleillée, j’ai croisé un enfant et un homme souriant. L’enfant me regardait et, encore trop loin pour que je le voie bien, m’a dit : (...) -
Le Silence et l’oraison
10 avril, par Jean-Christophe SekingerUne fois encore, écrire sur le Silence. Cette fois, en se tenant au bord, en haut, entre les arbres des mots (je songe, ce matin encore, aux Falaises de craie de Rügen, un tableau de 1818, de Caspar David Friedrich) : Ce vide blanc, cet horizon, c’est le Silence. Au bord, en haut, entre les mots, c’est l’oraison.
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Une infinité de fois
5 mars, par Jean-Christophe Sekinger« Combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? » [1]
Une infinité de fois, se pardonner à soi-même : laisser Dieu le faire — la lumière, la transparence de l’air ; et pardonner à nos frères la même infinité de fois : laisser encore Dieu agir à travers soi — parler par notre bouche, accueillir par nos bras. -
Le Silence
15 février, par Jean-Christophe SekingerLe Silence est ce que je préfère dans les Offices. Surtout ceux de la nuit, quand les oiseaux dorment, le bec sous une aile. Dans sa hauteur, toute l’église Le recueille : les craquements du bois sont les mots les plus clairs, la Parole, une pente douce ; les monodies, creusées par les plus légers des pas, sont les marches de pierre qui y mènent, les mélismes en sont les chemins, bordés d’angéliques, et les doxologies, les portes d’entrée : grandes portes entrebaîllées.
Jeudi 4 avril (...) -
Le chant (2)
10 décembre 2023, par Jean-Christophe SekingerM’apaise et me recentre la clarté harmonique et spirituelle des longs et doux mélismes du chant grégorien. À la lumière d’une seule flamme, le souffle porte la parole qui porte le chant — comme « Réprouvé », le cananéen d’allure terrible, a porté le Christ enfant sur ses épaules — ou qu’en d’autres temps et sous d’autres latitudes, un géant cynocéphale l’a porté dans son cœur.
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Fondations du bonheur
8 décembre 2023, par Jean-Christophe SekingerIl y a deux sortes de fondations : solides ou fragiles. Le plaisir est une fondation du bonheur à laquelle, hélas, nous ne pouvons nous fier car ce qui rend le bonheur solide, ce qui le fonde solidement, est la justesse du plaisir — comme, lorsqu’on a froid, changer de trottoir pour marcher au Soleil, fonde le bonheur. Un tel plaisir ne cache aucun désagrément, aucune trahison : nous en sommes heureux.
À l’inverse, il y a des plaisirs injustes, fissurés — sans qu’on le voie forcément — (...) -
Petite porte du jardin de Dieu
2 décembre 2023, par Jean-Christophe SekingerPetite porte du jardin de Dieu. petite porte rouge verte ou bleue La joie, les larmes, un chemin blanc, y mènent. Amen
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L’échappement
25 novembre 2023, par Jean-Christophe SekingerLe coucou, dans la cuisine, est tantôt en avance, tantôt en retard.
Je fais descendre alors sur sa tige, ou monter, le balancier de bois. C’est ma façon de chercher ma place dans la société, de me rappeler aussi, que le fuseau horaire dans lequel nous sommes enfermés n’est qu’une convention ; comme un panneau de signalisation routière ; comme lui d’ailleurs, la mesure du temps a ses procès-verbaux de contravention, relevés par les pointeuses, avertissements et autres sanctions.
Je les (...)