Nous n’avons pas seulement à puiser en nous : il faut que l’eau scintille dans le puits — car elle y tombe en pluie autant qu’elle sourd de ses profondeurs. Cette eau parfaitement limpide et saisissante, par la magie des mains en coupe, ce sont les mots.
Les mots, bien sûr : des fleurs tombées, des météores, une bouche de volcan pour les articuler et, de l’autre coté, transluminescence, multiplicité, des visages penchés.
J’ai toujours vu la vie comme un chemin entre naissance et mort — (...)
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Intuition
Articles
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Les cerises des mots
15 mai 2023, par Jean-Christophe Sekinger -
À défaut d’aimer
7 septembre 2022, par Jean-Christophe SekingerPourquoi « l’amour-propre » est-il parfois si difficile ?
Il est certes facile d’aimer en nous-même ce qui nous plaît chez les autres et que nous nommons « qualités » — et même si d’aucuns les appellent des « défauts ».
Il y aurait beaucoup à dire de cette sorte d’amour de soi, mais le problème n’est pas là.
Il est par contre difficile d’aimer en nous-même ce que nous appelons des « défauts » — même si d’autres, toujours, les appellent des « qualités ».
On n’y croit pas. Il (...) -
Fondations du bonheur
8 décembre 2023, par Jean-Christophe SekingerIl y a deux sortes de fondations : solides ou fragiles. Le plaisir est une fondation du bonheur à laquelle, hélas, nous ne pouvons nous fier car ce qui rend le bonheur solide, ce qui le fonde solidement, est la justesse du plaisir — comme, lorsqu’on a froid, changer de trottoir pour marcher au Soleil, fonde le bonheur. Un tel plaisir ne cache aucun désagrément, aucune trahison : nous en sommes heureux.
À l’inverse, il y a des plaisirs injustes, fissurés — sans qu’on le voie forcément — (...) -
Ce monde est illimité
10 septembre 2023, par Jean-Christophe SekingerCette nuit, j’ai rêvé
Au premier abord, je vois qu’on peut rêver des choses stupides : par exemple, d’être aimé par quelqu’un qui nous déteste manifestement.
On pourrait se dire aussi qu’après tout, l’amour peut « triompher de toute adversité », ou que l’inconscient ceci, ou que la culpabilité cela…
En y regardant plus attentivement, je vois que j’aurais pu, dans mon rêve, me fier à une intuition, toute étroite dans l’obscurité, un rai de lumière sous la porte : elle avait un regard (...) -
Deux invisibles
19 juin 2023, par Jean-Christophe SekingerIl y a deux sortes d’invisible :
-- l’invisible des extrapolations, des prévisions et probabilités, des notes avisées de ce qui n’existe pas encore (et n’existera peut-être jamais), à partir de ce que nous savons déjà : celui des bulletins météo, des agendas, des mensonges…
-- et l’invisible des rêves et des songes, qu’on soit endormi ou non : né de nos émotions (mais comment y est-il arrivé ? par quels chuchotements ?), il traverse les sentiments et atteint la surface des mots les plus (...) -
Lumineux avenir
1er juin 2023, par Jean-Christophe SekingerPlusieurs réveils cette nuit. Mais au lieu de « lutter » contre eux « en cherchant » à me rendormir, je les ai acceptés et en ai profité pour me raconter mes rêves (à moi seul, puisque je suis seul). Cela se faisait encore il y a quelques temps, sous nos latitudes, rappelle Jocelin Morisson, et se fait sans doute encore dans quelques endroits protégés des abrutissements modernes.
Étourdiment, croyant pouvoir facilement me les rappeler au réveil, tant ils étaient vifs, je ne les ai pas (...) -
Comme dans une voile (2)
30 mai 2023, par Jean-Christophe SekingerIl y a trente ans, pris dans une tourmente, j’ai songé : « que Dieu souffle en moi comme dans une voile » — je l’imaginais blanche et ronde…
ce matin, en parcourant les « Heures de René d’Anjou, roi de Sicile » (1434-1480) sur le site de la BnF, peinte sur chaque page, une voile blanche et gonflée où je lis le mot « Dieu » : -
Une leçon de choses
28 février 2023, par Jean-Christophe SekingerNe s’évertuer à rien (d’ailleurs, dans « évertuer », il y a « tuer », et vraiment, ça ne me dit rien). Mais se recroqueviller parfois, se faire petit quand « ça ne va pas », se faire « étroit ». Lire la souffrance qui vient parfois, pleurer, ou pas.
Puis, comme un enfant, virevolter et apprendre par cœur ; je veux dire : sans parler. D’ailleurs, votre mère a dû vous le dire : « on ne parle pas la bouche pleine » ; ça veut dire aujourd’hui, maintenant que nous avons vieilli : on ne fait (...) -
Sur la limpidité
24 décembre 2022, par Jean-Christophe SekingerEntre « rêve » et « réalité », l’opposition semble définitive et tient même à la nature de la pensée qui est de « diviser pour mieux régner ». Le débat philosophique « idéalisme » ou « matérialisme » (et toutes ses variantes) a son origine, selon moi, dans cette opposition — pourtant, « rêve » et « réalité » apparaissent ensemble, organisant les premières lueurs de conscience, ne se séparant jamais que dans les mots qui tentent de décrire ce complexe sensoriel.
Cette opposition s’impose (...) -
Patiemment et humblement
26 novembre 2022, par Jean-Christophe SekingerEntre « le sauvage », inexistant (« le Bon sauvage » de Rousseau), et nos grossiers bricolages génétiques, il y a toute une variété de formes, de saveurs et d’odeurs. Entre sentir un chou-fleur en passant près d’un étal et le manger en gratin, il y a aussi bon nombre de modes de consommation — par exemple, sentir ! Juste sentir, en est un (pour les micro-nutriments apportés et pour le bien-être). Goûter et cracher à la troisième bouchée, aussi (décourageant mais parfois urgent).
Je veux (...)
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