Avez-vous remarqué qu’on ne sait lequel, de la veille ou du réveil, touche l’autre ? Que notre enfance touche notre vieillesse par le fil ininterrompu de nos journées ?
Ce fil, que je remonte jusqu’au premier jour de ma vie aérienne, continue dans la chaleur rouge de ma mère. Adama. Il continue dans l’amour de mes parents, de leurs quatre parents, des huit parents de leurs parents… seize, trente-deux, soixante-quatre, cent-vingt-huit, deux-cent-cinquante-six…
Environ sept-mille (...)
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Amour
Articles
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12 septembre 2022, par Jean-Christophe Sekinger -
À défaut d’aimer
7 septembre 2022, par Jean-Christophe SekingerPourquoi « l’amour-propre » est-il parfois si difficile ?
Il est certes facile d’aimer en nous-même ce qui nous plaît chez les autres et que nous nommons « qualités » — et même si d’aucuns les appellent des « défauts ».
Il y aurait beaucoup à dire de cette sorte d’amour de soi, mais le problème n’est pas là.
Il est par contre difficile d’aimer en nous-même ce que nous appelons des « défauts » — même si d’autres, toujours, les appellent des « qualités ».
On n’y croit pas. Il (...) -
Ailes
9 juillet 2022, par Jean-Christophe Sekinger« Je t’aime » est une parole qui ouvre les visages. Tandis que j’écris « parole », je vois un oiseau qui « s’envole » d’une âme à l’autre. Cette parole s’envole d’elle (ailes) et se pose sur lui, vive et légère. Le visage est ouvert comme un ciel. « Je t’aime » traverse les nuages du visage, ce ciel d’été, qu’il a toujours été, cette parole en y volant, le révèle. (ailes) Elle était posée sur les lèvres et se pose sur les doigts, prête toujours à s’envoler.
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Comme dans une voile (3)
16 août 2023, par Jean-Christophe SekingerSouvent j’ai vu que ma volonté ne pouvait rien changer, qu’elle ne serait finalement qu’une souffrante agitation : ma volonté n’a, un jour, pas suffi à faire bouger mon corps, un autre jour, elle ne m’a pas permis d’articuler un seul mot, ou encore, d’autres fois, à me taire quand il aurait fallu, à rendre quelqu’un heureux, à faire ce qui me semblait pourtant juste, à penser, savoir, agir… Il fallait autre chose. Une autre force.
Il fallait autre chose et je ne voyais qu’une blancheur : (...) -
Dans le jardin
8 juillet 2023, par Jean-Christophe SekingerT’ai-je assez embrassé lorsque je le pouvais ? Assez fort ? Assez doucement ? Assez souvent ? — assez rarement : tu avais, dans ton âme, une pierre précieuse et celles-là se montrent rarement (tant est épaisse et sombre, en chacun, notre gangue de terre) ; et parfois, le brillant de cette pierre se voit dans le brillant des yeux, dans l’éclat du sourire, dans la bonté des mains.
Les années ont passé leurs mains sur nos visages, dans le jardin bruissant de bourdons et d’abeilles, T’ai-je (...) -
L’arbre des chemins
5 mai 2023, par Jean-Christophe SekingerCe soir, je pense aux sillons des jardins, aux profondeurs des histoires de chacun, au bleu cœruleum du ciel (le ciel venu sur la palette), aux insectes géants qui, pourtant morts, vivent encore, je pense à ce matin, au Soleil qui est partout le seul à nous chauffer les pieds (ou les mains), à l’âme qui est seule également et relie plus directement que l’arbre des chemins.
Je pense à chaque nuit et à celle qui vient. -
Une leçon de choses
28 février 2023, par Jean-Christophe SekingerNe s’évertuer à rien (d’ailleurs, dans « évertuer », il y a « tuer », et vraiment, ça ne me dit rien). Mais se recroqueviller parfois, se faire petit quand « ça ne va pas », se faire « étroit ». Lire la souffrance qui vient parfois, pleurer, ou pas.
Puis, comme un enfant, virevolter et apprendre par cœur ; je veux dire : sans parler. D’ailleurs, votre mère a dû vous le dire : « on ne parle pas la bouche pleine » ; ça veut dire aujourd’hui, maintenant que nous avons vieilli : on ne fait (...) -
À vous
27 janvier 2023, par Jean-Christophe SekingerNe sachant rien de vous, pas même si vous existez, je ne sais par quelle « formule d’appel » débuter cette lettre.
S’il fallait une formule, elle serait plutôt en langue des oiseaux, comme dans un traité d’alchimie.
Il y serait question de vide et d’or.
Cette lettre serait bien étrange ainsi, lancée dans le vide, ou confiée à un cavalier, sur des chemins boueux, comme ces xénies envoyées à Schiller.
Cette lettre serait-elle écrite en trempant un porte-plume dans la nuit ? dans ce (...) -
Le deuxième mouvement
31 juillet 2022, par Jean-Christophe SekingerY a-t-il un objet qui n’ait pas son opposé ? Ce qui permet d’entrer dans une maison n’est-il pas aussi ce qui permet d’en sortir ? Ne trouverait-on pas tout à fait impossible de ne faire qu’inspirer ?
Ce mystérieux passage du Chaos à l’ordre des choses se fait par un élan de vie, un vouloir, mais aussi par un resserrement, une contraction de l’espace et du temps autour d’un germe : enchaînement de choix et de renoncements.
Le fœtus respirait comme un poisson jusqu’à naître à sa vie (...) -
L’amour, en moi, sort des décombres
19 mai 2022, par Jean-Christophe SekingerJe sentais bien que la disparition de l’éblouissement amoureux et de sa magie était un très mauvais signe… mais alors que je suis toujours endolori d’être comme interdit de printemps, mon chant rejeté comme un « enfantillage », simplement ignoré ou mépris, la souffrance, le dépit, la frustration est aussi un très bon signe que quelque chose ne tourne pas rond, que les « adultes » se trompent (je parle aussi d’« adultère ») en ayant renoncé à leur pureté d’enfant — et, par conséquent, en (...)