On perd d’abord notre enfance puis, les années passant, on perd son temps, on perd nos illusions, on perd notre acuité, on perd la mémoire, on perd la souplesse, on perd ses dents, on perd ses cheveux, on perd son autonomie, on perd ses forces et, un jour, immanquablement, on perd la vie.
On y gagne de voir de plus haut (où il fait nuit et jour à la fois), on y gagne en patience de chercher ses mots ou de garder le silence, on y gagne aux couleurs des saisons, on y gagne de boire (...)
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Durée
Articles
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Aux limites du temps
30 juin 2022, par Jean-Christophe Sekinger -
Nombre premier
12 septembre 2022, par Jean-Christophe SekingerAvez-vous remarqué qu’on ne sait lequel, de la veille ou du réveil, touche l’autre ? Que notre enfance touche notre vieillesse par le fil ininterrompu de nos journées ?
Ce fil, que je remonte jusqu’au premier jour de ma vie aérienne, continue dans la chaleur rouge de ma mère. Adama. Il continue dans l’amour de mes parents, de leurs quatre parents, des huit parents de leurs parents… seize, trente-deux, soixante-quatre, cent-vingt-huit, deux-cent-cinquante-six…
Environ sept-mille (...) -
Le futur nous traverse
31 mars, par Jean-Christophe SekingerLe futur nous traverse et rejoint le passé. L’espace nous traverse aussi, comme le temps. Voilà pourquoi, peut-être, nous aimons autant, et quelque soit notre âge, les rondes enfantines.
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Le coucou et le silence
18 avril, par Jean-Christophe SekingerMême si l’on dispose aujourd’hui d’une exactitude descendant jusqu’à 0,00000000000001 seconde, le coucou sonne chaque fois à peu près l’heure ; un peu avant, ou après, ou il sonne n’importe quand car, desserrée, la petite aiguille aura glissé sur la grande. Deux petits soufflets poussent l’air sur deux petits sifflets, alternativement.
Ou il ne sonne pas du tout, parce que tout en lui est immobile : je n’ai pas tiré sur ses chaînes pour remonter ses poids de fonte, deux cônes de sapins, (...) -
Silencieuse et illimitée
13 mai, par Jean-Christophe SekingerLes enfants vivent en dehors du temps. Ce sont les vieux enfants qui, autour d’eux, disent « prendre le temps » et nous pincent les joues. Quand nous étions enfant, nous avions, en fait, « tout le temps ».
Avant d’être immergés, souvent de force, dans ce courant imaginaire, tous les enfants sont dans l’âme et savent voler.
Enfant, je me tenais assis, genoux sous le menton, au plafond de la chambre, à l’envers, près du luminaire ou de la fenêtre assez claire. Je faisais avancer la (...) -
L’échappement
25 novembre, par Jean-Christophe SekingerLe coucou, dans la cuisine, est tantôt en avance, tantôt en retard.
Je fais descendre alors sur sa tige, ou monter, le balancier de bois. C’est ma façon de chercher ma place dans la société, de me rappeler aussi, que le fuseau horaire dans lequel nous sommes enfermés n’est qu’une convention ; comme un panneau de signalisation routière ; comme lui d’ailleurs, la mesure du temps a ses procès-verbaux de contravention, relevés par les pointeuses, avertissements et autres sanctions.
Je les (...)